1. Comment est né votre concept de travail intelligent et qu'est-ce qui a changé ?
En matière de travail flexible, Henkel a toujours été très bien positionné et fait partie des pionniers. En 2015, nous avons introduit une charte de flexibilité travail-vie privée se concentrant sur le travail basé sur la confiance ainsi que le travail mobile.
La pandémie a une fois de plus accéléré considérablement de nombreux développements. Nous avons remarqué à quel point la collaboration virtuelle et le travail mobile fonctionnent bien. Mais aussi à quel point il est important de se réunir en équipe. Je suis convaincu que chaque crise est aussi une opportunité. Nous avons saisi cette opportunité et développé un concept pour l'avenir du travail qui s'applique à Henkel dans le monde entier. Nous parlons ici de six régions et de plus de 130 pays. Ce concept aborde également la question du travail mobile. Nous avons demandé à nos collègues du monde entier : comment utilisez-vous actuellement le travail mobile ? Comment le percevez-vous et quelles sont vos attentes pour l'avenir, c'est-à-dire l'après Corona ? Mais lorsque nous parlons de l'avenir du travail, nous ne nous limitons pas au travail mobile. Sur la base des résultats de l'enquête, nous avons élaboré un nouveau modèle de travail, de nature holistique.
Nous appelons ce cadre "Smart Work". La santé, la conception du lieu de travail, la numérisation, la durabilité et bien plus encore, jouent un rôle important. Les quatre éléments fondamentaux du travail intelligent sont les suivants :
- Travail ≠ Bureau (travail mobile basé sur la confiance)
- Bureau ≠ Bureau individuel (un environnement de travail créatif sur place)
- Présence ≠ Résultat (se concentrer sur les résultats plutôt que sur les heures travaillées).
- Réunion ≠ Déplacements (réunions numériques au lieu de voyages d'affaires souvent coûteux ).
Note de la rédaction : Vous trouverez plus d'informations sur le concept du"Smart Work" de Henkel ici.
2. En tant que grande entreprise, comment le concept de "Smart Work" s'est-il développé ?
Il existe de nombreuses différences culturelles sur nos sites, et nous en sommes conscients. Au Japon, par exemple, un grand nombre de nos collègues préfèrent travailler au bureau, en partie parce que l'espace est souvent limité dans leur propre domicile. Sur d'autres sites, de très longs trajets sont courants. Nous devons donc prendre en compte, ces différents besoins et circonstances et, en même temps, créer une orientation conceptuelle qui s'applique à Henkel dans le monde entier. Dans ce contexte, le bureau continue à jouer un rôle important - en tant que lieu de rencontre, de créativité et d'inspiration. Il est important pour notre culture d'entreprise que nous nous rencontrions. Et aussi pour renforcer le sens de l'équipe et de l'unité.
C'est pourquoi nous proposons à nos employés un modèle de travail hybride. Concrètement, cela signifie qu'ils peuvent travailler de manière mobile jusqu'à 40 % du temps. Les jours où l'ensemble de l'équipe se réunit au bureau sont coordonnés en interne. Bien sûr, il y a aussi des domaines où le travail mobile n'est pas possible, notamment dans la recherche ou la production.
Pour tous les autres, nous voulons créer un environnement de travail encore meilleur et inspirant et nous rendrons nos paysages de bureaux encore plus attrayants à l'avenir afin que les employés aiment venir au bureau et choisissent activement de le faire. Au siège de notre entreprise à Düsseldorf, nous avons créé plus d'espace pour que les gens puissent se rencontrer et être créatifs ; il y a de nouvelles installations sportives et deux nouveaux restaurants, pour ne citer que quelques exemples. L'objectif est de rendre le travail sur place encore plus attrayant. Nous avons encore beaucoup d'idées et de projets ici.
3. L'un des quatre piliers du "Smart Work" est " Bureau ≠ Bureau individuel ". À quoi ressemblera le bureau (bâtiment) du futur chez Henkel ? Qu'est-ce qui va changer ?
Deux aspects sont importants dans Office ≠ Desk : Premièrement, il s'agit d'améliorer notre culture de réunion. Par exemple, lors de la planification de chaque réunion, nous devons réfléchir consciemment à l'objectif de cet échange et aux personnes qui doivent être présentes. Pour les réunions internationales, on peut organiser des réunions numériques. Si de nouvelles idées doivent être développées avec l'équipe au même endroit, il est préférable de se réunir physiquement. Pour une courte mise à jour, une réunion numérique peut suffire. Il existe différentes options et nous voulons créer une plus grande sensibilisation pour décider quand et comment les équipes se réunissent de la manière la plus productive.
Le deuxième aspect est l'infrastructure numérique, c'est-à-dire la question de savoir comment nous sommes techniquement positionnés et ce qui manque encore en termes d'outils virtuels. Lorsque la pandémie mondiale a éclaté, nous avons pu passer au travail mobile chez Henkel assez facilement, car nous avions et avons une très bonne infrastructure numérique. Par exemple, nous avions déjà introduit Microsoft Teams avant la pandémie. La période de fermeture a été une autre impulsion importante à cet égard ; les employés ont été beaucoup plus actifs avec cette solution, dans tous les domaines et toutes les tranches d'âge. Nous avons constaté que les collègues voulaient rester en contact par voie numérique. Ils ont pris une pause déjeuner virtuelle ensemble ou bu du thé pour maintenir la composante sociale. Nous avons intégré ces expériences dans notre concept de travail intelligent.
4. Quels sont les enseignements les plus importants tirés de ces derniers mois de travail hybride ? Qu'est-ce qui vous a surpris ou impressionné ?
Nous avons appris énormément de choses, en tant qu'entreprise, en tant que RH et aussi personnellement. Que la collaboration virtuelle fonctionne vraiment, qu'il n'est pas nécessaire de se déplacer pour chaque réunion internationale, que nous pouvons aussi développer des idées ensemble de manière numérique. Mais aussi à quel point nous avons besoin d'échanges directs et personnels. Nous devons maintenant combiner le meilleur des deux mondes. La pandémie nous a également montré à quel point notre culture d'entreprise est forte. J'ai été très agréablement surpris par le calme et la confiance, mais aussi par l'énergie et la créativité avec lesquelles Henkel a surmonté la pandémie et la façon dont nos employés y ont fait face. Avec beaucoup de discipline et d'engagement ! Je pense que nous sortirons de la pandémie plus forts qu'avant. Même si la pandémie n'est malheureusement pas encore terminée.
Merci beaucoup pour cette interview, M. Kohlmann !
